CERCLE DE L'EPARGNE, DE LA RETRAITE ET DE LA PREVOYANCE

Le Cercle des Epargne, de la retraite et de la prévoyance est un centre d'études et d'information indépendant qui a pour objet de réaliser des études et d'informer les épargnants sur toutes les questions relatives à l'épargne, la retraite et la prévoyance

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mardi 23 janvier 2018

Le Livret A termine mal l'année 2017


Le Livret A a terminé l’année avec une décollecte 360 millions d’euros. Ce résultat constitue une réelle surprise car le mois de décembre donne lieu traditionnellement à une abondante collecte provenant notamment des primes et étrennes de fin d’année. Lors de ces vingt dernières années, aucune décollecte n’avait été jusqu’à alors enregistrée durant le dernier mois de l’année. Les collectes variaient entre  1 à 6 milliards d’euros

Le Livret A a souffert en décembre plus que le LDDS (collecte positive de 740 millions d’euros) qui bénéficie de sa plus large diffusion au sein des réseaux bancaires. Le LDDS joue le rôle d’annexe du compte courant bancaire quand le Livret A qui est avant souscrit auprès des Caisses d’épargne et de la Poste est avant un tout un outil d’épargne.

Une année à deux temps

L’année 2017 a été duale. Si le Livret A a enregistré durant les huit premiers mois de l’année une forte collecte nette, les quatre suivant ont été plus poussifs avec même trois décollectes. Sur l’année, la collecte atteint quand même 10,24 milliards d’euros. Il faut remonter à 2013, au moment du relèvement du plafond du Livret A pour obtenir un meilleur résultat. Avec le LDDS, la collecte atteint même 12,40 milliards d’euros. De ce fait l’encours du Livret A. L’encours atteint un nouveau sommet avec 271,7 milliards d’euros (376 milliards d’euros avec LDDS).

Le Livret A victime du blocage du taux

Durant la première partie de l’année, les ménages ont renforcé leur épargne de précaution en raison des incertitudes électorales. Dans la seconde partie, l’amélioration de la situation économique et de la confiance à l’avenir ont conduit à relâcher l’effort d’épargne. Par ailleurs, les gains de pouvoir d’achat générés par la baisse du cours du pétrole ont disparu ce qui a pu marginalement réduire les capacités d’épargne. La rupture de la collecte qui est intervenue à partir du mois de septembre n’est pas sans lien avec les déclarations du Gouvernement concernant le blocage à 0,75 % du taux de rendement du Livret A. Les ménages semblaient avoir digéré le passage du taux à 0,75 % jusqu’à ce que le Gouvernement le leur rappelle


Le Livret A, un rendement réel négatif

Le léger regain d’inflation en 2017 a écorné le rendement du Livret A au point de devenir négatif. En effet, sur l’année, l’inflation moyenne a été de 1 % aboutissant à un rendement réel négatif de 0,25 %.

Preuve que les ménages sont restés très attentistes et qu’ils n’ont été convaincus par les placements proposés, l’encours des dépôts à vue est passé de 380 à 411 milliards d’euros du mois de janvier à novembre 2017.

Le Plan d’Epargne Logement qui, en 2015 et 2016, a été un redoutable concurrent du Livret A a perdu de son lustre depuis le passage de son taux de rendement à 1 %. La collecte mensuelle qui dépassait fréquemment le milliard d’euros se situe désormais entre 300 et 500 millions. Cette chute peut apparaître surprenante étant donné que seuls les nouveaux plans sont soumis au taux de 1 % et au Prélèvement Forfaitaire Unique.

Il est à souligner qu’en cette fin d’année les deux placements favoris des Français sont à la peine, le Livret A et l’assurance-vie font les frais du contexte de taux et des annonces gouvernementales.






collecte en milliards d'euros
rendement
taux d'inflation
1994
4,9
4,50%
1,70%
1995
7
4,5
1,70%
1996
-8,3
4,5 %jusqu’au 1er mars et 3,50 après
2%
1997
3
3,50%
1,20%
1998
1,5
3,50 % jusqu’au 16 juin puis 3 %
0,70%
1999
-6,7
3 % jusqu’au 1er août puis 2,25 %
0,50%
2000
-0,65
2,25 %jusqu’au 1er juillet 2000 puis 3 %
1,70%
2001
4,4
3%
1,70%
2002
4,2
3%
1,90%
2003
2,3
3 % jusqu’au 1er août puis 2,25 %
2,10%
2004
1,3
2,25%
2,10%
2005
-1,3
2,25 % jusqu’au 1er août puis 2 %
1,80%
2006
3,3
2 % jusqu’au 1er février puis 2,25 % jusqu’au 1eraoût puis 2,75 %
1,60%
2007
5
2,75 % jusqu’au 1er août puis 3 %
1,50%
2008
18,7
3 % jusqu’au 1er février puis 3,50 % jusqu’au 1eraoût puis 4 %
2,80%
2009
21
4 % jusqu’au 1er février2,50 % jusqu’au 1ermai1,75 % jusqu’au 1er août
0,10%
A partir du 1er août 1,25 %
2010
10,4
1,25 % jusqu’au 1er août puis 1,75 %
1,50%
2011
19,9
1,75 % jusqu’au 1er février2 % jusqu’au 1eraoûtPuis 2,25 %
2,10%
2012
30,3
2,25%
2,00%
2013
14,7
2,25 % jusqu’au 1er février
1,75 % jusqu’au 1eraoûtPuis 1,25 %
0,90%
2014
-6,13
1,25 % jusqu’au 1er août1 % depuis
0,50%
2015
-9,29
1 % puis 0,75 % à partir du 1er août
0%
2016
1,75
0,75 %
0,20%
2017
10,24
0,75 %
1,00%



Quelles réformes pour l'épargne en 2018 ?


Philippe Crevel était l'invité d'Intégrale Placement. Il a commenté les propositions de la majorité concernant la réorientation de l'épargne des ménages vers les entreprises.
Après l’instauration du Prélèvement Forfaitaire Unique, le Gouvernement entend, en effet, réorienter l’épargne des Français vers les entreprises et notamment vers les PME. C’est une vieille rengaine ! Mais est-ce qu’il y a un véritable problème ? Vieille antienne. Tous les gouvernements depuis plus de 30 ans tentent de réorienter l’épargne vers les entreprises. Rappelons nous sous Giscard des Sicav Monory, puis sous François Mitterrand du PEA. François Hollande avec le rapport Berger / Lefèbvre voulait également modifier les lignes. Le financement des entreprises françaises s’effectue essentiellement par les banques quand aux Etats-Unis, ce rôle est joué par le marché. Cette situation est souvent mise en avant pour expliquer le nombre réduit d’entreprises de taille intermédiaire. Mais, en Allemagne, ce sont également les banques qui financent les entreprises. Que propose la majorité et qu’est ce que pourrait reprendre à son compte Bruno Le Maire dans sa loi sur les entreprises ? Bonne nouvelle, Edouard Philippe et Bruno Le Maire se sont engagés lors de la réunion sur l’investissement de productif de ne pas modifier la fiscalité. Logiquement, le futur projet de loi entreprise devrait comporter un volet épargne salariale, un volet épargne retraite et un volet financement entreprise. Son attendus une diminution du forfait social, un changement de la formule de calcul pour la participation en ce qui concerne les PME, une convergence des différents produits d’épargne retraite collectifs avec la création d’un compte épargne retraite personnel. Pour l’assurance-vie, une remise au goût du jour des fonds euro-croissance est envisagée avec une garantie du capital qui serait progressive afin de favoriser la détention longue. Cette garantie progressive est censée, par ailleurs, permettre aux assureurs de diversifier la composition de leurs fonds euros.La création d’un nouveau type de SICAV à vocation régionale destiné au financement des PME a été également suggérée. La France ne manque pas de dispositifs spécifiques en faveur de l'épargne investie dans les entreprises. Pour le financement régional, il y a les Fonds d’Investissement de Proximité qui donne droit à une réduction d’impôt de 18 % de l'investissement, frais d'entrée inclus, pris en compte dans la limite de 12 000 euros pour un célibataire et de 24 000 euros pour un couple. Pour la Corse, ce taux est de 38 %, pour l’Outre Mer, 41 %. Pour le financement des PME, l’épargnant peut déjà investir dans les FCPI ou dans les fonds éligibles au PEA-PME. Certes, ce dernier n’a pas rencontré un grand succès. 62 000 PEA ouverts et 1 milliard d’euros d’encours au 30 juin 2017. La limite de l'investissement dans les PME provient de l'étroitesse de ce marché. En Par ailleurs, les dirigeants ne souhaitent guère l’entrée des fonds au sein de leur capital. Les fonds exigent une forte rentabilité et la mise en place de process de reporting.

mercredi 10 janvier 2018

Le Mensuel de l'Epargne et de la retraite N°45





L'ÉDITO
  • Franchir le cap de 2030, Par Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne


COIN DE LA RETRAITE 

  • Les retraités face à l’augmentation de la CSG  
  • Le poids du vieillissement sur les prestations sociales versées par la France à ses partenaires européens

COIN DE L' ÉPARGNE
  • Des dépenses pré-engagées à l’épargne, un long cheminement
  • Qui sont les épargnants français ?
  • À chaque âge son épargnant ?
  • Pourquoi les taux d’épargne varient-ils d’un pays à un autre ? 
LES CHIFFRES DU CERCLE DE L’ÉPARGNE

  • Tableau de bord des produits d’épargne
  • Tableau de bord des marchés financiers
  • Tableau de bord du crédit et des taux d’intérêt
  • Tableau de bord retraite


mardi 2 janvier 2018

L'assurance-vie à la peine en novembre

Au mois de novembre, l’assurance-vie a enregistré une décollecte de 500 millions d’euros. Il fallait remonter à 2012, en pleine crise des dettes souveraines, pour avoir une décollecte au mois de novembre qui est traditionnellement un bon mois pour l’assurance-vie. En 2016, la collecte avait été positive de 400 millions d’euros. Pour l’année 2017, c’est la deuxième fois que les rachats dépassent la collecte brute.
Les annonces de modification du régime fiscal de l’assurance-vie ont, sans nul doute, ont conduit les épargnants à effectuer des rachats plus importants que précédemment, 11,3 milliards d’euros.
L’assurance-vie doit faire face à la concurrence de l’immobilier qui connait une forte croissance. Elle a été également touchée par les annonces du Gouvernement concernant le prélèvement forfaitaire unique. Son application pour l’assurance-vie a pu apparaître complexe pour de nombreux épargnants. En effet, si le Gouvernement a veillé que son introduction ne soit pas rétroactive, le changement du régime fiscal pour les rachats intervenant avant 8 ans et pour ceux de plus de 8 ans sous réserve que l’encours détenu par l’assuré dépasse 150 000 euros et cela pour les primes versées après le 27 septembre a décontenancé les épargnants qui par prudence ont effectué plus de retraits que les mois précédents. En revanche, la collecte brute est demeurée à un niveau correct prouvant que la confiance dans l’assurance-vie n’a pas été atteinte. L’encours de l’assurance-vie est toujours en hausse en atteignant, en novembre, 1679 milliards d’euros (en augmentation de  4 % sur un an).
Logiquement, le mois de décembre devrait compenser ce mauvais résultat. Le dernier mois de l’année est toujours très profitable pour l’assurance-vie, les ménages réalisent une grande partie de leurs arbitrages financiers durant ce mois durant lequel sont versés, par ailleurs, de nombreuses primes.
L’annonce, dans les prochaines semaines des rendements 2016 pour les fonds euros pourrait peser sur la collecte. Le rendement moyen devrait passer de 1,9 à 1,5 % du fait de l’évolution des taux d’intérêt sur le marché obligataire. Par ailleurs, le Gouvernement a prévu au courant du printemps de prendre des mesures afin d’encourager les ménages à orienter une partie de leur épargne sur des placements dits à risques.